samedi 29 décembre 2018

Chiner sans culpabiliser !

Globe terrestre que ma maman avait ado (env. 1974)
Je chine, tu chines, nous chinons… Vous êtes de plus en plus nombreux à courir les puces et à dévaliser dans les brocantes. Mais on n’est pas que des flâneurs ! Quelque part, en achetant ce vieux téléphone en bakélite noir, on fait un acte citoyen. Et oui... Je vois déjà vos yeux s’arrondir comme des soucoupes. Vous avez bien l’impression de répondre à votre fièvre acheteuse en emportant chez vous ce téléphone, le même que chez grand-mère. Plus la soupière et le service à porcelaine assorti (des fois qu’on serait quinze à table). Pourtant, pas de quoi se sentir coupable ! À la fin de cet article, vous ne culpabiliserez plus en rentrant à la maison. Vous résisterez fièrement au regard sévère de votre moitié. Et à son éternelle phrase : « tu vas faire quoi de ces trucs ? » Je reste orthographiquement correcte. Vous vous sentirez éco-responsable !


Chaise en formica chinée au Marché du vintage
Pour commencer, la chine n’est pas qu’une affaire de plaisir. Ok, on aime s’adonner à la chasse aux trésors quand on a passé l’âge de jouer aux pirates (les vrais hein, pas ce qui surfent sur internet pour se faire des films !) C’est parfois jouissif de posséder une perle rare et de se dire qu’il y a peu de chance de trouver le même chez le voisin. Pour une fois qu’on ne se lâche pas à Ikéa ! D’ailleurs, il y a en a un à la maison qui ne s’en plaint pas. Exit la marée humaine un samedi. La chine peut tout aussi bien être utilitaire. Bah oui, on achète pas que des bibelots à la brocante. On peut dénicher de sympathiques chaises en formica qui iront parfaitement dans la cuisine. Mais aussi un buffet, des armoires, des tables de nuit… Quand on démarre sa vie à deux et qu’on n’a pas un budget élastique, c’est pas du luxe !

Quand on a passé la case déménagement et qu’on en est à la déco, l’affaire se corse. On pourrait juger nos trouvailles comme des futilités. Cette fois, on dégaine le porte-monnaie. N’y allons pas par quatre chemins. On balance le coût final. S’il avait fallu l’acheter dans la grande distrib’, on aurait pris cher ! Alors que dans les vides-greniers, il y a quelques bons coups à faire. Et là, j’avoue qu’il faut parfois profiter de la méconnaissance du vendeur sur la valeur du produit.

Pendule de mes parents (env. 1860)
Pour ma part, je retiens surtout qu'il n'y a pas de gâchis dans l'histoire. Pas d'obsolescence contrôlée, de pub qui dicte nos envies. On est libre de donner une seconde vie à un objet dont l'avenir certain était jusque là le fond de la poubelle, une décharge à ciel ouvert à l'autre bout du monde, ou que sais-je ! Quand on apprend qu'une personne à elle seule produit 354 kg d'ordures ménagères par an, ça laisse songeur sur notre façon de consumer notre environnement...

La dernière parade, c’est jouer sur la corde du sensible. Instant nostalgie. Vous n'ignorez pas le pouvoir de réminiscence d'un objet. Il actionne un déclic comme un verre Duralex nous rappelle la cantine. Et toute la scène revient à l'esprit. Ce moment où enfant, je m'asseyais dans le fauteuil de l'entrée, juste à côté du téléphone. Mamie tournait le cadran pour composer le numéro de la voisine. Et moi, je prenais l'écouteur pour suivre la conversation... Alors chaque fois que je vois ce téléphone, c'est tout une époque qui surgit et survit à l'oubli. Il y a l'émotion et puis, un acte de conservation. En achetant un objet comme celui-là, on préserve un morceau d'histoire.

Alors, vous ne chinerez plus avec le même regard ?

Téléphone en bakélite chiné au Marché du vintage
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1 commentaire:

  1. Aaah ces fameux écouteurs!!! vestige de notre fugace carrière d'espion agent secret! On se le collait à l'oreille tout en imposant le silence à notre collègue agent espion d'un index inflexible posé sur nos lèvres pour pas que la personne qu'on écoutait sache que justement on écoutait! On dira ce qu'on voudra mais la fonction haut parleur de nos téléphones numériques actuels n'a vraiment pas la même saveur que celle de ces écouteurs! et puis en plus on entend quand même vachement moins bien!!!

    il y avait les écouteurs, et puis aussi et surtout ce cadran diabolique et son éternel "trrrrrraaaaaaaan" qui nous faisait bénir les chiffres 1-2-3-4 et maudire les 7-8-9-0 tant ils étaient longs à tourner!!!! et je ne parle même pas quand il fallait refaire le numéro tout entier parce qu'on avait fait le 4 à la place du 5 ^^

    et oui tu as raison la chine c'est aussi une incroyable machine à remonter le temps qui se fait un malin plaisir à chaque détour de stand de nous renvoyer des années en arrière! bon tu l'auras compris, pour moi c'est plus le côté nostalgie qui marchera que le côté "€conomique" ^^

    et tiens au passage ;) http://www.gizmodo.fr/2011/10/18/le-come-back-du-sixty.html


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